A fuir : les graisses trans !

Publié le par consultation nutrition sante alimentation



La consommation des graisses trans ou AGT (acides gras trans)  n'est ni nécessaire (contrairement à celle des graisses saturées qui elles nous sont utiles et indispensables tant qu'elles restent dans des proportions modérées par rapport aux graisses mono et poly insaturées) ni bénéfique à la santé.

Et même loin de là, car
on sait depuis le début des années 90 que  la consommation régulière d'AGT augmente de 30% le risque de maladies cardio-vasculaires (par augmentation du mauvais cholestérol et des triglycérides et baisse du bon cholestérol), et ce même à faible dose (2g/jour). Elle induirait aussi à plus forte dose le développement du diabète par résistance à l'insuline. Et très récemment une étude  française conduite par l'Inserm vient de démontrer que le risque de développer un cancer du sein est presque doublé chez les femmes qui ont un taux sanguin d'AGT élevé ! On sait aussi que leur toxicité est équivalente qu'ils soient d'origine naturelle ou artificielle.

D'après le rapport de l'Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments), les hommes en France en consomment 3.2 grammes par jour en moyenne, et les femmes 2.8 g. C'est plus qu'en Espagne et qu'en Grèce, mais un peu moins qu'en Europe du Nord et beaucoup moins qu'aux Etats Unis et Canada : entre 8 et 10 grammes par jour en moyenne !
Les plus grands consommateurs français d'AGT représentent 5% de la population et sont les garçons entre 12 et 14 ans, avec 8 grammes par jour !


En France, c'est toujours l'Afssa qui le dit, elles sont apportées dans notre alimentation :

  • par les produits laitiers qui en contiennent environ 3.3% : beurre, crème, fromage, lait, qu'ils soient de vache, de brebis ou de chèvre. Notre surconsommation de ces produits implique que cette source "naturelle" représente 54% des AGT consommés !



  • par les produits industriels, qui contiennent des "huiles végétales (ou matières grasses) hydrogénées ou partiellement hydrogénées" fabriquées artificiellement : c'est sous ce pseudonyme que se cachent les AGT, aussi lisez les étiquettes !  Ils sont utilisés comme agents de texture, conservateurs pour éviter le rancissement, désodorisants dans certaines huiles de poisson. On les trouve dans certaines margarines, les pains industriels (pains de mie, biscottes), les viennoiseries, les biscuits, les barres chocolatées, les pizzas, les quiches, les plats préparés, les pâtes à tarte, les confiseries, les croque-monsieur, les céréales du petit-déjeuner, les barres de céréales, les pâtes à tartiner, les soupes deshydratées, les chips... et j'en oublie probablement !



  •   par les viandes de boeuf et de mouton dont les graisses en contiennent environ 2%. Ces viandes grasses représentent 10 à 12% de notre consommation d'AGT.
  • par le chauffage ou les fritures d'huiles ou corps gras non déstinés à cet usage (huiles d'assaisonnement par exemple).

Depuis 2007 le Canada emboîte le pas au Danemark pour interdire la vente de produits industriels contenant plus de 2% d'AGT d'origine artificielle.
Les restaurants de New York, Philadelphie et Seattle, et de tout l'état de Floride ont pour interdiction de servir des repas préparés avec des AGT.

Et en France, pendant ce temps, que se passe-t-il ?

L'Affsa  nous "recommande" de ne pas dépasser 6 g/jour pour les hommes et 5 g/jour pour les femmes alors que l'OMS fixe ce seuil à la moitié seulement... (Là il faudrait qu'on m'explique...)
Elle nous "recommande" de réduire d'au moins 30% notre consommation de viennoiseries, pâtisseries, pains, biscuits et barres chocolatées industriels en reconnaissant qu'ils ont un faible intérêt nutritionnel... (Ah bon, pas de les supprimer ?)
Elle nous "recommande" de ne pas diminuer notre consommation de lait et produits laitiers (On comprend mieux si on sait que l'Afssa comprend une majorité de chercheurs liés à l'industrie laitière... ) bien qu'elle reconnaisse qu'ils sont des aliments fortement contributeurs en AGT, et de choisir de préférence des produits demi écrémés ou écrémés... (Euh... du beurre et des fromages écrémés ???)
Elle estime qu'il faut "encourager" les industriels à diminuer les teneurs en AGT de leurs produits, et précise "la limite qui devrait être fixée à 1g pour 100 g de produit"...(Ah bon, pas de règlementation, pas d'interdiction ?)

Une loi concernant l'obligation d'étiquetage des AGT a bien été proposée à l'Assemblée Nationale en juillet 2008, mais elle a été renvoyée à la Commisson des Affaires culturelles, familiales et sociales...  depuis on attend !

En fait les AGT n'ont pas l'air d'inquiéter outre mesure les autorités sanitaires françaises. C'est vrai qu'il ne faudrait pas embêter les pauvres industriels pour la santé d'une partie de la population qui cède aux sirènes de la publicité et de tous ces beaux linéaires dans les supermarchés. Je sais pas vous, mais moi je sens que je ne vais pas très bien digérer mon déjeuner...





Publié dans On n'en veut pas !

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